La base de toute œuvre est sa progression dans le temps et la manière dont les différents événements musicaux se déroulent.
La division de l’unité de temps musicale s’appelle la pulsation. De même que l’on est conscient de la pulsation constante du corps, ou des battements du cœur, lorsqu’on compose, interprète ou écoute de la musique, on est conscient d’une succession périodique de battements.
Le rythme du battement fondamental est appelé tempo (italien : « tempo »). Les expressions tempo lento et tempo rápido suggèrent l’existence d’un tempo qui n’est ni lent ni rapide, mais plutôt « modéré ».
On considère qu’un tempo modéré est celui d’un rythme de marche naturel (76 à 80 pas par minute) ou celui des battements du cœur (72 par minute).
Lors de l’exécution, il est susceptible de varier en fonction des idées d’interprétation de l’interprète ou de considérations telles que la taille et la réverbération de la salle, la taille de l’ensemble et, dans une moindre mesure, le volume sonore des instruments.
Un changement dans ces limites n’affecte pas la structure rythmique d’une œuvre.
Le rythme d’une œuvre n’est jamais inflexiblement mathématique. Il est impossible de respecter musicalement le rythme métronomique pendant une période donnée.
Dans un passage lent, il peut être nécessaire d’augmenter le tempo ; dans un passage dense, il peut être nécessaire de le diminuer.
Ces modifications de tempo, connues sous le nom de tempo rubato, c’est-à-dire de « temps volé », font partie du caractère de la musique.
Le rubato a besoin du cadre d’un rythme inflexible dont il peut s’écarter et auquel il doit revenir.
L’esprit cherche apparemment un principe d’organisation dans la perception de la musique, et si un groupe de sons n’est pas objectivement présent, il en impose un de son cru.
Les expériences montrent que l’esprit regroupe instinctivement les sons réguliers et identiques par deux ou trois, en accentuant chaque deuxième ou troisième mesure, et crée ainsi, à partir d’une série monotone, une succession de mesures fortes et faibles.
En musique, un tel regroupement est obtenu en rendant périodiquement une note plus forte que les autres. Lorsqu’il se produit à intervalles réguliers, les temps s’inscrivent dans des mesures naturelles.